CHIENS DE PAILLE Parole de chanson Un de ces joursC'est un de ces jours où des stylos ne coulent guère que l'amertume.
Le goût vert de l'habitude rend les bouches maussades.
Regards troubles faits d'eau sale. Quête de plénitude.
Terres d'aubes froides pleine d'autrefois, de vaines certitudes.
Scènes de servitude. Dehors, la paix apparente, rien d'autre qu'un calme alarmant.
Humains sur la touche, on vit une main sur la bouche.
Vies pieuses en veilleuse. On aime, on hait, on est du moins tout en douce.
Bon an, mal an, tant vont sans nom ni prénom.
L'autre monde aime voir la mort de près.
Ils tiennent la corde raide, rêvent de nous voir mordre le trait.
J'irai pas en prison. Chaque jour a son pénitencier. La télé saigne les intellects
On surfe sur internet, sème ceux seuls face au terme " être ".
Des pèlerins guidés des astres dont les visées,
Les traces, méprisées s'effacent, se cherchent. Coeurs d'airain aiguisés des affres.
Epuisés des frasques. La risée des fastes. Nos destins se font d'étoffes élimées, de nos loques d'exilés.
Des paraboles fleurissent aux balcons, pointent comme l'esprit vers l'horizon perdu.
L'oraison, l'air pur de nos raisons percluses.
L'espoir de guérison de la plaie des heures. C'est une vision d'épure.
C'est un de ces jours en plein désert, là où on se croit moins nombreux qu'on est,
Là où on se doute de ce que le lendemain réserve. Que les cieux
Nous préservent là où on se relève pas de mal tomber.
Seul quand le lointain s'élève, on a vite fait les mauvais choix.
En vrai, je crois qu'on est tous voués aux mêmes. Peut être qu'on ne sait être que soi.
Manquant de talent. Tel est le noumêne. Le ventre plein de kebab froids
Comme nos quelques ébats fades. Dans le crâne, que dalle à part de ternes dimensions.
Les terres de l'errance sont. Traites et pensions, traîtres et mensonges,
Thèmes et scansions naissent des traits de ces temps sombres.
Chacun les transforme en rage pour continuer d'être chacun même si des fois c'est trop.
Entre promesses de paix et plaies de sourires. La ligne rouge, c'est douze, treize ans.
On pense à l'avenir que lorsqu'on bousille trop le présent.
Le coeur ignore pourquoi il bat. On manque de raisons de se lever le matin.
On rêve de ces mots qu'on entend qu'une fois ou deux dans une vie.
Long tunnel. De maigres offres de job laissent pauvre comme Job.
A l'ombre cruelle de nos piaules-geôles, les rêves de Tom Joad.
Que faire demain si demain, c'est d'abord aujourd'hui ?
Qu'aujourd'hui, c'est un de ces jours, qu'aujourd'hui, c'est un de nos jours ?
Coup d'oeil sur l'épaule. Les couleurs manquent au décor
Shooteuses devant l'école. Des couz se meurent dans l'alcool. Des couples pleurent leurs accords.
Des trous se creusent dans les grolles. Douleurs dans les côtes. Futur dans les cordes.
C'est un de ces jours où beaucoup sont père avant d'être homme
Scooters dans les halls. Des woofers lancent des cornes. On parle de mauvais mômes, je parle de mauvais rôles.
La vie passe en bémol. L'accent de Pâques à Vérone.
Rare, la joie a de l'arôme là où on ne pense qu'à droite.
Là où n'ont de poids que leurs paroles.
Tempêtes sous les crânes. Entre idées reçues, idées préconçues, certains voient ce qui est,
D'autres ne s'en tiennent qu'à ce qu'on bave, semblent fiers d'être esclaves.
Loin de celle sombre mais calme, on s'égare dans cette misère qu'on étale.
Entre ce qui ne tient déjà plus de l'amitié, pas encore de l'âpreté.
Ainsi, tant de filles bien mises ont leur nom sur le mur des chiottes.
Tant de types dignes d'estime agissent en Juda Iscariote.
J'écris pour que les vivants se rappellent des morts. Un énième effort
Pour empêcher Chronos de faire son job et conjurer le sort.
Espérons que nos destinées servent de tampons pour les petits.
Quiconque s'estimant ne peut se résigner, ne rêve que de se tirer.
On aime respirer, nous aussi, mais l'ascenseur sent la pisse.
Je vais vivre et mourir ici, qui le saura ? je voudrais qu'on se souvienne de l'un de ces jours.