Colette Deréal Parole de chanson Lettre à VéroniqueQuand je te dirai avec bonhomie
Te voyant sécher sur un thème latin
Ou sur un problème de géométrie
C'est fou c'que tout ça me parait enfantin !
Quand j'avais ton âge, je lisais Virgile
Homère et César parfois Cicéron
Mais comme ça me semblait vraiment trop facile
En même temps j'faisais... quelques équations
{Refrain:}
Véronique, si je te dis ça
Il n'faudra pas m'croire
Non y n'faudra pas
Si je te dis un jour,
Oh ! j'en suis bien capable
De qui tiens-tu donc le goût que tu as
Pour les distractions peu recommandables
Comme le flirt, la danse, et le cinéma ?
Moi qui à ton âge n'allais qu'au musée
Aux expositions des peintres nouveaux
A des entretiens sur l'art des pygmées
Et aux conférences ... de la salle Gaveau
{au Refrain}
Si au bal un soir tu t'es attardée
A des jeux qu'on dit être... dangereux
J'te dirais sans doute la voix étranglée
Mais qu'est-ce que j'ai bien pu faire au Bon Dieu !
Moi qui à ton âge étais si austère
Qui baissaient les yeux devant les garçons
Moi qui n'ai jamais connu que ton père
Et encore... quand le prêtre bénit l'union, ah !
{au Refrain}
Il peut arriver que je me démonte
Ayant entendu... quelques mots d'argot
En te déclarant que c'est une honte
De ne pas parler comme Victor Hugo !
Il se peut aussi un jour que tu perdes patience
Que tu dises un bon vieux gros mot
Si j'te dis alors : je n'ai jamais dit "merde"
Je ne le pensais pas ! ce qui est plus beau !
Oh !... Oh !... Véronique
Si je te dis ça, oh oh !
Il n'faudra pas m'croire
Non y n'faudra pas
Je te t'imagine au fond, Véronique
Qu'en tous points pareille à ce que je fûs
Mais si tu avais, destin ironique,
Contrairement à moi, rien que des vertus
Je pourrais te dire à regrets, sérieuse
Que jamais j'n'aurais osé espéré
Avoir une fille aussi vertueuse
Quand j'pensais à sa lourde hérédité
Véronique, si je te dis ça
Là tu pourrais m'croire...
Mais j'te l'dirais pas... !