Gilbert Laffaille Parole de chanson Un petit oiseau bleuUn petit oiseau bleu sur une toile blanche
Au fond d'un atelier s'ennuyait le dimanche
Entre le vieux tapis qui prenait la poussière
Et le poêle qui enfumait mais n'chauffait pas l'hiver.
Ah ! Partir ! Respirer !
S'envoler ! Prendre l'air !
Il quitta l'atelier
Cœur battant, plumes légères...
Un petit oiseau bleu dans un drôle de décor
Ecarquillait les yeux près d'un singe à ressort.
Valse des numéros, chant du marteau d'ivoire,
Hop ! Un casque à pompons ! Toc ! Un lot d'arrosoirs !
2000, 3000, 5000 !
Allons, un p'tit effort !
8000, 10000, 12000 !
15000 au fond ! Madame ? Encore ?
Un petit oiseau bleu sur une toile blanche
S'étiolait peu à peu au fond d'un coffre étanche
Entre un vieux Péchiney aux allures de croque-mort
Et des Napoléons venus là sans passeport...
Ah ! Partir ! Respirer !
S'envoler ! Prendre l'air !
A mort les financiers !
Et vive l'art populaire !
Un petit oiseau bleu derrière un cadre d'or,
Habillé de velours, près d'un gardien qui dort !
Catalogue, étiquettes, et sens de la visite,
Salle fermée pour les fêtes et photos interdites!
Ah là là l'atelier,
la bonne couche de poussière,
Le vieux poêle d'avant-hier
Qui fumait sans chauffer !
Ah ! L'odeur de peinture
Qui vous monte à la tête
Lorsqu'on rêve d'azur
Quand le cœur est en fête !