Hubert-Félix Thiéfaine Parole de chanson Dies olé sparadrap joeyCoincé entre deux bidons d'huile,
Dans ce motel désaffecté,
J'prends des notes sur la chute des tuiles
Et sur les corps coagulés
'cause les ramoneurs du racket
M'ont passé à l'attendrisseur.
J'ai trois tonnes de trous dans la tête
Et un tomahawk sur le cœur.
Dies olé Sparadrap Joey
Douc'ment les filles. Faut pas flipper.
La bidoche est faite pour saigner.
J'filais cette môme un peu mariole
Qui frimait dans sa Studebaker
Mais j'ai dû forcer sur la gnôle
Au lieu d' bosser mon Bullworker.
J' me suis r'trouvé au "Chaparal"
Donné au signet.
Ce rade où rodent les "rattlesnake"
Donné au signet.
Entre de fausses Lauren Bacall
Et des Bogart à moitié cake,
Dies olé Sparadrap Joey
Douc'ment les filles. Faut pas flipper.
La bidoche est faite pour saigner.
La suite m'a laissé amnésique.
J'ai coulé dans mon bathyscaphe
Sous des uppercuts olympiques
Qui m'défonçaient le sismographe...
J'ai récupéré ma carcasse
Dans une piaule de cette taule en ruine
Où ça r'niffle la vieille radasse
Qui met du gas-oil dans son gin.
Si un jour je r'trouve la mémoire
Et deux-trois bières pour ma moquette
J' balanc'rai à la Série noire
Un truc à faire chialer Hammett.
Dies olé Sparadrap Joey
Douc'ment les filles. Faut pas flipper.
La bidoche est faite pour saigner.