Hubert-Félix Thiéfaine Parole de chanson L'homme politique, Le rollmops et la cuve à mazoutTu redescends chez ton opium
Y retrouver tes sœurs perdues,
Tes chimpanzés qui nous déloquent
Dans les pissotières du salut.
Chez les vieilles qui trafiquent le spleen,
T'as bouffé tes nerfs et tes nuits
Et maintenant tu cherches une combine
Pour domestiquer nos envies.
Oh, papa ! T'as encore frisé l'overdose,
Tellement le pouvoir, ça te shoote.
T'es aussi coincé qu'un rollmops
Tombé dans une cuve à mazout.
Tes militants parcourent les foires
Tournant leur orgue à rédemption,
Mais, coincés dans cette vieille histoire,
A quoi nous servent tant d'illusions ?
Moïse, qui a perdu la foi,
Joue le veau d'or au strip-poker
Et Jésus descend de sa croix
En faisant claquer sa portière.
Oh, papa ! tes militants réclament leur dose.
T'as qu'a leur montrer tes biroutes.
T'es aussi coincé qu'un rollmops
Tombé dans une cuve à mazout.
Tu redescends la même rue,
La même histoire, le même jeu.
Les maîtres des voies sans issues
T'ont offert un combat foireux.
A quoi bon contrôler le vent
Quand il souffle sur les musées ?
T'es comme une godasse d'émigrant
Au milieu d'un bouquet fané.
Oh, papa ! tu tournes en rond dans ta psychose
T'es qu'un dealer de black-out.
T'es aussi coincé qu'un rollmops
Tombé dans une cuve à mazout.
Te voila chez les suburbains,
Bouffon d'une reine sanguinaire
Avec le masque de Caïn
Et les doigts sur un revolver
Et tu remets ta panoplie
D'équarrisseur intérimaire.
T'immoles pour nous Iphigénie
Aux rayons des soupes populaires.
Oh, papa ! Y a du sang chez les meinhof
Mais ton pouvoir laisse aucun doute :
T'es aussi coincé qu'un rollmops
Tombé dans une cuve à mazout.
Oh, papa ! y a du sang chez les meinhof
Mais fais gaffe à la dernière goutte
On est des milliers dans nos boxes
A te préparer la déroute,
Oh, papa...