Hubert-Félix Thiéfaine Parole de chanson Orphee nonante huitdes glas qui sonnent / des heures qui fuient
des jours qui s'en vont vers la nuit
& des nuits qui s'enfuient toujours
vers des carrefours / des points de non-retour
& des mégots de cigarettes
qui s'entassent sans que le temps s'arrête
des joints qui passent / des verres / des filles
& ce vieil océan qui te torpille
orphée / orphée
les fées t'invitent à oublier les nuits passées
tu voudrais toujours être ailleurs
dans un antique flux migrateur
espion des cercles infernaux
des cirques où tu sacrifies ton égo
tu voudrais franchir la lumière
& t'exiler loin de la terre
mais tu sais que les étoiles qui brillent
se trouvent toujours dans les chambres des filles
orphée / orphée
les fées t'invitent à oublier les nuits passées
& dans les brumes du petit matin
devant un tapis clandestin
tu joues ton âme à contre-cœur
avec un flush royal au fond du cœur
& dans les brumes du petit matin
devant un tapis clandestin
tu joues ton âme en solitaire
avec un étrange regard vers l'enfer
maintenant tu remontes vers le nord
dans le gris des grues du vieux port
& des sombres pensées qui zèbrent
en noir sur noir ton vieil oiseau funèbre
mais sur les quais mouille un cargo
ivre de givre & de mambo
qui t'attend pour d'autres amours
à port-saïd / colombo / singapour
orphée / orphée
les fées t'invitent à oublier les nuits passées
orphée / orphée
laisse les t'faire oublier les années sans été
& dans les brumes du petit matin
devant un tapis clandestin
tu joues ton âme en solitaire
avec un étrange regard vers l'enfer