Jean-Luc Roudaut

Parole de chanson Partances

Tous les bateaux sont des berceaux
Si je vous dis qu'ils prennent racines
Dans le sable de Valpareso
De Miami ou de Chine.
Vous m'entendez vus de loin
Tous les pays sont sorciers
Où l'imaginaire et le rêve
Sur la mer nous font voyager

Mais moi je vous parle d'ici
Du pays fort de mon enfance
Je me rappelle de ces partances
Des beaux bateaux noirs vers les îles
Chevaux fiers entre terre et mer
Et mes grands-parents sur la dune
De leurs folles « ronds » païennes
Quand le four à goémon s'allume

Il y a tant et tant de choses
Vaut mieux laisser chanter le vent
Quand il fait se cabrer la mer
Comme sous les caresses d'un amant.

J'aime à redécouvrir ces îles
Dans la solitude des matins
A l'heure où le soleil s'allume
Dans la brume se noient les lutins
Quand s'éteint le phare de l'île vierge
S'éteint la gwerz des marins
De talente
Perdue dans l'écume
Qui s'éveillera plus belle demain

Il y a tant et tant de chose
Vaut mieux chanter le vent
Quand il fait cabrer la mer
Comme sous les caresses d'un amant

J'aime cette plage sous la lune
Quand Moguéran est sous la brume
Viviane était la sirène
Qui change la nuit en arc-en-ciel
Et j'aime rêver à Créach an avel
Quand le vent du large m'appelle
Et j'ai des envies de voyage
Sur des navires d'un autre âge