LA RUMEUR Parole de chanson On m'a demandé d'oublierRefrain
L'infamie perce et laisse des trous
L'infamie perce et laisse des trous
Faudrait-il garder la mémoire à genou
L'infamie perce et laisse des trous
L'infamie perce et laisse des trous
Faudrait-il encaisser encore les coups
On m'a demandé d'oublier les années de saignées
Le mépris planifié à tour de bras renouvelé
Les carnages organisés
Les mises en charpis autorisées
Les songes et espérances liés, balafrés
On m'a demandé d'oublier
Les rayons de gloire qu'a pu garder une nation
En nous expédiant au charbon
Des années après l'industrie te perfore les poumons
S'ils n'ont pas déjà tâté les balles au front
En première ligne de chair à canon
On m'a demandé d'oublier
Les noyades occultés d'une dignité et sa mémoire
Les chapes de plomb les écrans noirs
Plaqués sur toute l'étendue des brûlures d'une histoire
Et le prix des soulèvement, les trop pleins
De martyrs étouffés, de lourds silence au lendemain
De pogromes en plein Paris, de rafles à la benne
Et ce 17 Octobre 61 qui croupi au fond de la Seine
On m'a demandé d'oublier
Refrain
On m'a demandé d'oublier
Les traînements dans la boue, les doigts pointés d'une seule voix
Les réquisitoires incendiaires les mises en scène de fièvre d'accusation
La salive aux lèvres puis les vomissures de I 'opinion
On m'a demandé d'oublier
Ces complets de bouc émissaire taillés sur mesure
L'étreinte est froide et sèche nous voilà jetés en pâture
A l'hystérie d'un troupeau bercé trop près du mur
On m'a demandé d'oublier
La crasse de cervelle au détour
De plus d'un de leurs discours
Où le bruit et l'odeur émanent en vapeur
De nos races moribondes
Où la France ne peut recueillir toute la misère du monde
Quand sa main droite affame le sud et l'assiste à creuser sa propre tombe
On m'a demandé d'oublier les prises télévisés
Les charters et autres cercueils volants convoyés
Les gages filés aux idées du parti d'un borgne en sueur
Les intérêts trouvés à le laisser chier ses clameurs
Refrain
On m'a demandé d'oublier les chasses ouvertes
Aux nègres et bougnoules offertes
Aux treillis vert-kaki de paras ouvrants le feu
Les appels à la mort relancés : ''finis-le allez achève-le !"
On m'a demandé d'oublier
Les fracas de ces voltigeurs
Et ces balles policières en plein coeur
Puis le sursis accordé à la volaille criminelle en habit
Ailleurs mes frères écopent de peines alourdies et oui
Les trafics crépusculaires ne profitent jamais aux petits
Un orteil dans l'extrême et c'est toute la jambe qui suit
Morfle si tu viens de t'y mettre
Il pleut averse des lambeaux d'infamie sur nos êtres
On m'a demandé d'oublier les années de saignées
Le mépris planifié à tour de bras renouvelé
Les carnages organisés
Les mises en charpis autorisés
Les songes et espérance liés, balafrés
Refrain