MATEW STAR

Parole de chanson Souvenirs : Le Hip-Hop que j’aime

Mois d'octobre 1988, mon grand frère rentre du collège
Dans un écrin de plastique, me présente une pièce d'orfèvre
C'est de l'or frère, Première cassette de rap français
Vous pensez, je l'ai écouté 6 mois sans même m'en lasser
Son degueulasse, freestyle à la radio
Posé à l'arrache, sans même savoir construire un morceau
Energie brute, art désorganisé
Vandaliste verbale, que l'on ne peut canaliser
Pas de paroles quelconques, débitées par quelques cons
Comment un homme pouvait donner du sens à sa chanson ?
Car à l'époque, pas de contrat, de major, ou de skyrock
C'était pour le plaisir que des mecs rappaient en bas de leur bloc
Pas de la rime en toc, essence originelle du hip-hop
Comment être hardcore sans parler de shit, violence et glock
J'étais devant mon poste mon pote, il y a plus de 10 ans de cela
C'était l'étincelle du pera, quand j'écoutais radio nova

J'ai vu des gens se rassembler autour d'une même culture
Après midi Hip-Hop perdu au milieu de la nature
J'y étais, à danser la hype comme un damné
Désormais, la flore du hip-hop s'est fanée
Hip-hop que j'aimais, pas comme les merdeux d'aujourd'hui
Qui ne pensent qu'à faire des clips strass et paillettes façon puff daddy
1.9.9.2, 1er texte, 1er groupe, 1er scène
Première désillusion, 1er kiffe, 1ère déception qui s'enchaînent
1997 sortie du 1er maxi,
Hardcore dans les écrits, c'est sur skeudi que je sévis
Fier aujourd'hui, de ce qu'à l'époque j'avais dit
Ma ligne de conduite reste telle que je l'avais prédit
J'ai vu des mains se lever, des foules m'acclamer
Vibrations authentique, c'est sur scène que j'ai le plus kiffé
En 9.9, je produis une compilation
On m'accuse de voleur, je voulais juste partager ma passion
En 2001, restructuration dans mes relations
Pour du pognon, des gens profitent de la situation
Motivation, tu sais pourquoi j'écris ?
Ce sont les mêmes raisons qu'il y a 10 ans quand je m'y suis mis

Aujourd'hui le rap m'énerve, à perdu toute sa verve
Y a que des mecs sur scène qui rap en se tripotant la verge
Tu peux me voir en baggie, casquette, basket et montre qui brille
Mais je rapperais pareil en short, bob et espadrille
Avant les mecs chantaient contre le racisme et la guedro
Aujourd'hui des toxicos te rappent des lyrics de facho
Peace, love, unity, je me rappelle ces valeurs
Maintenant des rapper disent ne rapper que pour leur couleur
Aujourd'hui dans le rap, t'as l'impression que tout s'achète
Combien de concerts gratuits, de mixtape j'ai fait, sans réclamer de pépette
J'étais si naïf, quand je me suis mis à écrire
Personne ne pensait en vivre, ce n'était que pour le plaisir
J'aime cette énergie, une passion qu'on assouvit
Je regrette mon ignorance quant au pera et son nesbi
Car je rap pour être libre, dire ce qu'on me laisse pas dire
Le rap m'enferme dans des clichés qu'il devrait haïr
Le hip-hop que j'aime, non, c'est pas celui-là
Celui des formats, de la ségrégation et des quotas
Faudrait que j'arrive à faire rentrer ces données dans leur disque dur
Le rap est pur quand il se fout du disque d'or, je t'assure.