Album: Septembre Et Ses Dernières Pensées (2010)Effet De Nuit[Written by Paul Verlaine]
La nuit. La pluie. Un ciel blafard que déchiquette
De flèches et de tours à jour la silhouette
D'une ville gothique éteinte au lointain gris.
La plaine. Un gibet plein de pendus rabougris
Secoués par le bec avide des corneilles
Et dansant dans l'air noir des gigues nonpareilles,
Tandis que leurs pieds sont la p'ture des loups.
Quelques buissons d'épine épars, et quelques houx
Dressant l'horreur de leur feuillage à droite, à gauche,
Sur le fuligineux fouillis d'un fond d'ébauche.
Et puis, autour de trois livides prisonniers
Qui vont pieds nus, un gros de hauts pertuisaniers
En marche, et leurs fers droits, comme des fers de herse,
Luisent à contresens des lances de l'averse.
[English Translation:]
Night. Rain. A lurid sky that lets
the spires and towers show silhouettes
of an old Gothic town by distance dimmed.
The plain. A gibbet where stiffs dwindle, trimmed
by greedy crow?s beaks, dancing in black air
jigs unparalleled in any fair, even while the wolves are pasturing on their toes.
Some scraggly thornbush; and the holly shows
its leafy horror, right and left, crosshatched as on the murky background of a sketch.
Then, with three livid barefoot prisoners,
two hundred five and twenty halberdiers;
like harrow-teeth, pikes gleam against the grain
of the diagonal laces of the rain.