Album: Misologie (2003)Fragment Cinquième
Jeté dans ce rien qui constitue le tout
Cet homme qui se croyait si sain
Réalise tout à coup
Qu'il ne peut plus voir ses mains
Mais quelles mains
N'en a-t-il jamais eues
Peut-être n'a-t-il en fait jamais vécu
Et que tout ceci n'est point
Ses mains ont pourtant bel et bien disparu
Reparaîtront-elles demain
Ou le temps lui-même n'est plus une certitude
Plongeant cet être dans la plus folle inquiétude
Ce vivant, point de moi mais un il
Car même le je ne peut pas être
Trop abstrait, qui ne peut connaître
Dans cette absence de monde qu'est l'exil
Mais l'angoisse de ces mains perdues ressurgit
A l'instant même ou la conscience rugit
Et dévoile que les bras à leur tour
Se sont résorbés sans possibilité de retour
La mutilation d'un corps
En parallèle avec celle d'un usage
Déchaîne le sort
Contre le sage
Sensuellement le liseron de l'oubli l'enlise
Et de ses paroles luxurieuses le grise
L'étreinte amoureuse de l'hystérie sur l'homme castré
Promet de toujours le cajoler
Lui, ce mâle qui a perdu ses atouts les plus virils
Annihilant ses aspirations les plus viles
Mais où sont donc passées ces mains